Comité d'Hygiène, de Sécurité

et des Conditions de Travail

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Declaration CHSCTA Creteil du 3 juillet 2017

05/07/2017 par Formation spécialisée SST CT Creteil

Le 3 juillet 2017


Madame la rectrice, au cours des nombreux CHSCT auxquels elle a assisté a rappelé son attachement à nos travaux et a salué la qualité des travaux réalisés par les CHSCT. Effectivement, nous travaillons avec sérieux, mais force est de constater que  l’action du CHSCTA n’était pas à la hauteur de l’ambition affichée d’une politique de prévention des risques. La fusion possible des CHSCT dans les autres instances des personnels comme cela est prévu par la loi Travail pour l’instant dans le privé, aurait pour effet de faire disparaître mécaniquement les problèmes puisqu'ils ne seraient plus évoqués et traités spécifiquement dans une instance ayant pour prérogative les questions de sécurité et de santé des agents. Nous réaffirmons donc notre rôle dans l’éducation nationale et voulons tendre vers une réelle efficience de notre travail.
 
En premier lieu, si les recommandations d’urgence sont souvent prises en compte, il n’en est pas de même de celles à moyen et long et terme. Le rectorat a trop souvent tendance à rester spectateur des atermoiements des collectivités locales alors que la santé et la sécurité des personnels relèvent de sa responsabilité. Il ne doit pas hésiter, lorsqu’il est informé par les CHSCT des manquements graves des institutions en charge des conditions de travail, à rappeler à chacun ses responsabilités et à faire appel à l’autorité préfectorale. Le rectorat a les moyens d’agir très concrètement lorsqu’un établissement doit être rénové ou reconstruit, pas seulement en nommant des personnels de gestion et de direction en renfort, ce qui a abouti systématiquement à des améliorations sensibles, mais aussi en exigeant des calendriers précis et en rappelant qu’il y a des limites à ne pas franchir.
 
La politique de prévention des risques socioprofessionnelles reste encore à construire, alors que la multiplication récente des actes suicidaires ou à tendance suicidaires nous alerte une nouvelle fois sur la souffrance et le sentiment d’abandon que peuvent ressentir les enseignants au travail. La participation du CHSCTA à des groupes de travail, aux objectifs nébuleux,  mis en place a été extrêmement décevante. Nos personnels, particulièrement les plus vulnérables d’entre eux, les stagiaires et contractuels, souffrent de l’opacité des services et de leur absence de réponse en cas de difficultés. La lenteur et le vague des réponses données lorsqu’un personnel fait appel à la protection fonctionnelle ou lorsque son service est fusionné comme le CIO de Bobigny est une cause de souffrance psychologique intolérable.
 
Notre académie se caractérise par un emploi massif de stagiaires et de contractuels. La FSU souhaite particulièrement vous alerter sur les conditions de travail des enseignants stagiaires. Pour la troisième année consécutive, dans le premier comme dans le second degré, les remontées du terrain font état de difficultés qui ne peuvent plus s’expliquer par une mise en place à tâtons de la réforme. Les enseignants stagiaires se disent stressés, débordés, insuffisamment préparés à la responsabilité de la classe. Avec près de 49 heures de travail hebdomadaire en moyenne, la charge de travail est bien trop importante, particulièrement du fait du poids du mi-temps en responsabilité. Le ressenti des jeunes collègues se détériore durablement et les risques psychosociaux se multiplient. La FSU demande que cette question soit prise en compte par le ministère.
 
Les personnels d’encadrement ne sont pas épargnés. Sous couvert d’autonomie, ils sont confrontés à une augmentation de leur responsabilité sans avoir les moyens nécessaire à la résolutions des problèmes qui sont censés devoir résoudre. Le manque de cohérence des ordres reçus des différents services, les calendriers toujours plus contraints et incompatibles.entre eux les poussent au burnout.
 
La rentrée prochaine sera également marquée par une augmentation considérable des effectifs. Cet accroissement des besoins, auquel s’ajoute les conséquences de la réforme annoncée des effectifs par classe dans le premier degré, nous font redouter une désorganisation du fonctionnement des établissements les plus fragiles. Par ailleurs, la politique d’éducation prioritaire, un des rares systèmes de prévention des risques, apparaît désorganisée par les réformes annoncées, retirées ou inachevées de ces dernières années. 
 
Le changement de gouvernement aboutit à de multiples modifications, qui elle ne se limitent pas qu’à un effet d’annonce auront des conséquences importantes sur les conditions de travail de nos collègues. Elle devraient se mettre en place à la rentrée alors qu’à la date d’aujourd’hui rien n’est encore précisé : allongement des journées de travail pour mettre en place le dispositif des “devoirs faits”, remise à plat des aménagements des rythmes scolaires de façon différente selon les communes, classe de CP à 12 élèves en REP+.  Nos collègues ne sont pas des cobayes dont on change le diamètre de la roue du jour au lendemain sans concertation et anticipation. Cela est une source de stress énorme pour nos collègues, or la base de la prévention des RPS devrait résider dans l’anticipation et non dans la création de nouvelles incertitudes à chaque nouvelle intervention du ministre M. Blanquer

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