Comité d'Hygiène, de Sécurité

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Déclaration liminaire de la FSU95 au CHSCTD du 19 novembre 2020

24/11/2020 par FS SST CT Val-d'Oise

Madame la Directrice Académique, mesdames, messieurs,
La FSU 95, alerte sur la situation dans les écoles, les collèges, les lycées et les CIO à près de trois semaines de la rentrée de novembre. Le ministre Blanquer pérore dans les médias, mais dans les faits, rien n’a été préparé !
Des annonces contradictoires et tardives insupportables. La rentrée devait être décalée pour laisser le temps aux équipes de se préparer, les personnels et les communes y travaillaient depuis quelques jours et patatras ! Ce décalage a été annulé au dernier moment et la rentrée ramenée aux heures habituelles. De ce fait, le ministère a passé en grande partie à la trappe l’essentiel de l’hommage à Samuel Paty, enseignant assassiné pour avoir exercé son métier : c’est une décision indigne ! Les personnels y ont vu une nouvelle agression du ministre.
La rentrée a été très complexe, sans moyens supplémentaires, avec un protocole sanitaire inapplicable publié en dernière minute le 30 octobre, lequel, en dehors du port du masque pour les élèves ne change pas grand chose..
Comment préparer la nécessaire réorganisation des écoles et des établissements quand le ministre refuse de reporter la rentrée au mardi ? Comment mettre en place la nécessaire concertation au sein des écoles et des EPLE ? Comment faire respecter les distances entre élèves ou entre groupes quand
les classes restent surchargées et la circulation des élèves difficile dans les locaux ? Comment éviter le brassage des différents groupes d’élèves quand on manque de remplaçants pour les classes des enseignants vulnérables ou en arrêt maladie ? Comment assurer le lavage régulier des mains quand les travaux nécessaires pour ajouter des points d’eau n’ont pas été faits ?
Cette rentrée a été marqué par la colère et le désarroi des collègues devant un tel mépris de notre ministre. Les RPS dans ce contexte se développent alors que le rôle de l’employeur est de veiller à la bonne santé des personnels.
Mais qui s’inquiète de la santé des personnels, quand on voit comment la gestion de la crise par le ministre dégrade les conditions de travail conduisant à une surcharge de travail et une mise sous pression de l’ensemble des personnels..
Qui s’inquiète de la santé des personnels quand on voit comment sont mises en place et communiquées les mesures de protection :
• Tous les personnels ont-ils été clairement informés que les masques DIM étaient mis de côté par précaution ?
• Toutes les écoles ont-elles reçu une dotation de gel hydroalcoolique à destination des personnels et des parents ?
• La décision du conseil d'état a-t-elle été suivie très rapidement d'une évolution réglementaire reconnaissant la vulnérabilité (et donc le droit au télétravail et/ou à l'ASA) de personnels de l'EN qui sont atteint-es d'une pathologie relevant d'un des 11 groupes du décret du 5 mai 2020 ; D’ailleurs, les nouveaux conseillers RH de proximité ont-ils/elles pris l'attache de l'ensemble des agent-es vulnérables depuis mars 2020 ?
• Le protocole sanitaire a-t-il été modifié et communiqué suffisamment tôt aux équipes et personnels pour qu'ils y travaillent et en discutent collectivement ?
• Toutes les collectivités territoriales ont-elles reçu une dotation exceptionnelle pour procéder à des recrutements permettant la mise en place d'un  protocole de nettoyage régulier des écoles et établissements ou de limiter le brassage durant le temps périscolaire ou les transports ?
Le jeudi 12 au soir, le ministre, pris par le pression syndicale et les actions dans nombre d’écoles et d’EPLE, annonce des possibilités d’aménagement en lycée en les renvoyant au local ! Cela ne fait qu’accroître les tensions au sein des équipes et accentuent très largement le sentiment d’abandon des personnels des écoles et des collèges.
Une fois encore, nous apprenons par voie de presse, qu’un million de tests seraient destinés à l’Éducation Nationale. La FSU ne cesse de déplorer le mode de communication choisi par notre ministre, de constater et de dénoncer le manque de respect à notre égard.
Dans notre département le malaise est également très fort chez nos collègues professeurs d’EPS victimes des atermoiements et des erreurs de la DSDEN95.
Nous regrettons également fortement les déclaration de Mme Pécresse qui, s’ingérant dans ce qui n’est pas de son ressort, propose un élargissement des compétences des infirmières et infirmiers de l’éducation nationale en souhaitant leur faire réaliser les tests de détection de la Covid19.
Les enseignants et les personnels de l’Éducation Nationale sont excédés. Excédés des ordres et contre-ordres. Excédés des consignes inapplicables. Excédés du manque de moyens.
Excédés du cynisme et du mépris du ministre Blanquer et de l’exécutif qui a qualifié « d’indécent » et « déplacé » le mouvement de grève des enseignants du 10 novembre... Tout ceci est créateur et propagateur de RPS ! En témoignent les très nombreuses fiches RRST et RDGI qui remontent.
Six organisations syndicales ont déposé au ministère une alerte sociale (SNUipp-FSU, Se-Unsa, Snudi-Fo, Sgen-Cfdt, CGT Educ’Action, SUD Éducation). Cette alerte sociale est un ultimatum solennel au ministre Blanquer pour dénoncer sa gestion de la crise sanitaire. Nous exigeons des mesures d’urgence pour assurer la protection des personnels et des élèves : masques réellement protecteurs, recrutements pour diminuer les effectifs par classe et remplacer les enseignants absents, investissement dans le bâti scolaire…
Nous nous inquiétons également des conditions travail des personnels hors écoles et établissements scolaires.
La FSU s’inquiète de la santé morale des personnels. A quelques semaines de la rentrée, certain.es sont déjà au bord de l’épuisement, les directeur/trices et chefs de services et d’établissement croulent sous les injonctions multiples et contradictoires.
Quand, les alertes des membres du CHSCT seront-elles entendues ?

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